Je viens de lire ce truc tout à fait passionnant, et pourtant, c’est de la philo agrémentée d’une dose de physique relative à la sauce Einstein ! Mais se trouve qu’en ces périodes de grande répression, ça cadre parfaitement avec nos soucis quotidiens.
Partant du principe que, quand tu te déplaces, tu te situes dans le nulle part du mouvement. Ce qui veut dire en clair, que quand tu roules, dans le laps de temps que tu penses à l’endroit ou tu te trouves, t’es déjà plus au même endroit, puisque dans le temps résiduel entre la question et la réponse, t’as forcément changé d’endroit. Pas mal, non ? Et le mieux de l’histoire, c’est que plus tu vas vite, plus c’est vrai. De plus en plus fort. Évidement, ça dépend aussi de la vitesse a laquelle tu rechéflis, et là-dessus, comme en vitesse de pointe, on est pas tous égaux. Donc, tu ne peux absolument pas déterminer que tu vas vite a un endroit donné, puisque le temps de regarder le compteur, t’es déjà plus à la même place. Et si jamais tu décides d’un endroit précis pour mesurer ta vitesse, tu peux toujours noter l’heure à laquelle tu y passes, ça ne donne aucune indication quand à ta vitesse de passage, puisque la vitesse n’est, au fond, que la corrélation établie entre le temps et la distance parcourue entre 2 points. Ce qui veux dire que, quand la boite à image du bord de route tire le portrait de ton infraction, c’est bien a un endroit précis. Avec la prétention d’enregistrer une vitesse de passage. Or, sur la photo, t’es parfaitement immobile. Donc, incontestablement, la vitesse est nulle. Tout comme l’infraction
Et si on pousse encore plus loin, une navette spaciale, ça se déplace a quelle vitesse ? 36 000 km/h ? Comment fait-on pour mesurer la vitesse d’un objet se déplaçant dans l’espace, par rapport à la surface de la terre, qui elle-même se déplace par rapport au soleil, dans une galaxie qui se déplace dans un vague truc qu’on appelle l’univers ? Donc, la vitesse de ma bécane, c’est par rapport à quel référentiel, qu’on la mesure ? Si ça me fait plaisir a moi, de rouler en fonction de la courbe asymptotique décrite par la troisième lune de Saturne en période hivernale, qui peut venir me dire ce que j’ai à faire ? M’expliquer que je suis en excès de vitesse sur un bout de goudron perdu sur une planète habitée d’un système solaire situé a quelques années lumière d’Alpha du Centaure ?
Comment voulez-vous, avec tout ça, quantifier, en mesurer l’excès ? Vraiment, cette histoire de vitesse, c’est du n’importe quoi. Allons, m’sieur l’agent, faut être raisonnable, laissez à mon permis ces maigres points dont vous convoitez la disparition en échange d’une gratification insignifiante de vos supérieurs. Car leur quantité, elle, n’est pas du tout relative, et c’est bien là, le fond du problème. Comment voulez-vous concrétiser par la répression, un truc aussi incertain que la vitesse ? Et j’en parlais encore récemment avec un certain Nicolas S. juste avant son élection. Alors, réfléchissez, m’sieur l’agent, et avouez que sur ce coup-là, ya non-lieu !
A+ Gilles MDR!